Cette terre, aussi grande qu’un mouchoir de poche, est aride, sèche, quasiment lunaire. Elle est le siège d’un conflit qui, génération après génération, dévaste ce bout de la planète et ses habitants depuis plus de 70 ans.
Depuis 1948, plus de 470 villages palestiniens ont été entièrement rasés et l’on dénombre plus de 5 millions de réfugiés palestiniens à travers le monde. La majorité d’entre eux vivent dans une situation extrêmement précaire à l’intérieur de camps dans les pays limitrophes, dans les territoires occupés ou à Gaza.
Ma famille paternelle vit dans les territoires occupés et contrairement à eux, je suis née dans un pays libre de droit. Lorsque je leur rends visite il m’est impossible de ne pas être confrontée à un sentiment d’injustice, dès lors que mon passeport à croix blanche me donne le droit de circuler librement sur l’ensemble du territoire, alors qu’eux sont confinés entre des murs.
Ces images sont issus de l’un de mes derniers voyages et se veulent être une sorte d’état des lieux de cette sourde oppression qui règne sur cette région et un hommage à toutes celles et ceux qui vivent sous occupation et vivent la peur et l’injustice de façon quotidienne.
Unfortunately it was paradise
D’un père palestinien et d’une mère argovienne, je nais et grandis en Suisse-romande. Bercée par des injonctions culturelles différentes, la question de l’identité a toujours été au cœur de mes questionnements ainsi qu’une thématique centrale dans mon travail photographique.
Titulaire d’un Bachelor en travail social et d’un CFC de photographe, j’accumule diverses expériences professionnelles dans ces deux domaines. Puis j’ai la chance de bénéficier d’une formation de camerawoman de reportage à la RTS , ce qui m’a permis d’apprendre et d’exercer ce métier passionnant.
Aujourd’hui, j’ai trouvé un équilibre professionnel et personnel en me consacrant à temps partiel au travail social tout en effectuant des mandats en tant qu’indépendante dans l’audiovisuel ou la photographie. Quelque soit mon activité, ce qui me nourrit et m’enrichit est la qualité relationnelle que peut m’apporter la rencontre avec l’Autre.
Unfortunately it was paradise
Le titre de cette série a été emprunté à un poème de Mahmoud Darwish, l’une des voix de la résistance palestinienne, dont voici un extrait :
« … ICI, aux pentes des collines, face au crépuscule et au canon du temps
Près des jardins aux ombres brisées,
Nous faisons ce que font les prisonniers,
Ce que font les chômeurs :
Nous cultivons l’espoir… »
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